Artémis
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Déesse de la chasse et de la nature
Origine
Artémis est la fille de Zeus et de Léto (fille du Titan Céos et de la Titanide Phœbé). Elle est la sœur jumelle d’Apollon (ou simplement sa sœur selon l’hymne homérique qui lui est consacré), avec lequel elle partage beaucoup de traits communs.
Victime de la jalousie d’Héra, épouse de Zeus, Léto doit se cacher afin de faire naître ses jumeaux. Il existe plusieurs versions sur l’accouchement :
Héra, ayant appris l’infidélité de son époux, maudit Léto, lui interdisant d’accoucher sur terre et en mer. Léto, bien décidée à mettre au monde ses enfants, se réfugia sur une toute petite île où elle mit au monde Artémis et Apollon.
« Accorde, ô mon père ! accorde à ta fille de rester toujours vierge, et de porter assez de noms divers pour que Apollon ne puisse le lui disputer.
Donne-moi, comme à Apollon, un arc et des flèches. Que dis-je ?... non, mon père, ce n’est point à toi d’armer ta fille ; les Cyclopes s’empresseront bientôt de me fabriquer des traits, de me forger un carquois.
Alors donne-moi l’attribut distinctif de porter des flambeaux et de revêtir une tunique à frange qui ne me descendra que jusqu’aux genoux, pour ne point m’embarrasser à la cuirasse. Attache à ma suite soixante filles de l’Océan, qui soient toutes à l’âge où l’on ne porte point encore de ceinture.
Que vingt autres Nymphes, filles de l’Amnisus, destinées à me servir aux heures où je cesserai de percer les lynx et les cerfs, prennent soin de mes brodequins et de mes chiens fidèles. J’habiterai les monts et n’approcherai des cités qu’aux moments où les femmes, travaillées des douleurs aiguës de l’enfantement, m’appelleront à leur aide.
Tu sais qu’au jour de ma naissance les Parques m’ont imposé la loi de les secourir, parce que le sein qui m’a porté n’a point connu la douleur, et, sans travail, a déposé son fardeau. »
Faits d’armes
Une légende raconte que les jumeaux Artémis et Apollon, à peine nés, auraient tué un dragon venant les attaquer.
Un épisode notable au début de la guerre de Troie qui implique la déesse est le sauvetage d’Iphigénie, fille d’Agamemnon. Le roi avait froissé la déesse en tuant l’un de ses cerfs sacrés. En guise de punition, Artémis avait ralenti la flotte achaéenne et seul le sacrifice d’Iphigénie aurait apaisé la déesse qui aurait alors donné à Troie un vent favorable.
Agamemnon offrit dûment sa fille en sacrifice, mais prenant pitié d’elle, au dernier moment, la déesse remplaça la jeune fille par un cerf et fit d’Iphigénie une prêtresse dans son sanctuaire en Tauride.
Les Aloades, Otos et Ephialtes, étaient deux géants jumeaux fils de Poséidon qui voulaient envahir l’Olympe pour enlever Héra et Artémis. La déesse les guida sur l’île de Naxos où ils s’entretuèrent.
Lygdamis, roi des Scythes, partit en guerre contre la Lydie en Asie Mineure afin de piller le sanctuaire d’Artémis d’Éphèse. Cette dernière fit abattre sur le roi et son armée une peste mortelle.
Anecdotes croustillantes
Désireux d’aller rendre visite à sa mère aux Enfers, Dionysos demande l’aide d’un guide, Prosymnos, qui accepte de lui montrer le chemin en plongeant avec lui dans le lac de Lerne, qui communique avec le royaume d’Hadès. Ce plongeon est associé à de nombreux rites initiatiques en Grèce ancienne, généralement liés au passage de l’adolescence à l’âge adulte, et donc aussi aux amours entre un aîné (éraste) et un cadet (éromène). Prosymnos accepte ainsi d’aider le jeune dieu mais exige en échange que celui-ci, lorsqu’il serait de retour, lui accorde ses faveurs. Mais lorsque Dionysos revient des Enfers, Prosymnos, lui, est mort. Le dieu décide de tenir son engagement malgré tout : il taille un morceau de figuier en forme de phallus et s’acquitte de sa dette sur la tombe de Prosymnos. Clément d’Alexandrie, un apologète chrétien, rapporte ce mythe et voit en lui l’origine des phallus érigés en l’honneur du dieu dans plusieurs villes.
